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En savoir plusEntre avril et juin 2020, la santé, c’est-à-dire un « état de complet bien-être physique, mental et social » (OMS, 1946), fut rudement éprouvée chez des personnes aînées résidant en Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) au Québec. Leur sécurité et intégrité, qui reposent habituellement sur un accès en temps opportun à des soins de santé et des services sociaux de qualité correspondant à leurs besoins, furent compromises. En CHSLD, la crise socio-sanitaire de la COVID-19 mena à une recrudescence des cas de négligence physique, psychologique et organisationnelle, en plus de s’illustrer par une surreprésentation des décès dus au coronavirus. Pas moins de 69.1% des décès enregistrés entre le mois de mars et le juin 2020 eurent lieu dans ces milieux de vie (Institut national de santé publique du Québec, 2020). Même si le « bien-être physique, mental et social » tel que promu par l’OMS ne rencontre pas de frontière en ce contexte de pandémie et devrait être considéré et s’appliquer à tous milieux de vie collectifs ou privés pour aînés, qui comprend les CHSLD, les résidences privées pour aînées (RPA), les résidences intermédiaires (RI), les résidences de types familiales (RTF) et le domicile dit conventionnel, une part plus importante des travaux de la Chaire dans le cadre de ce projet constitutif s’est concentrée sur les CHSLD du Québec.
PlusLa maltraitance envers les personnes aînées est un phénomène d’ampleur mondiale qui touche annuellement près d’une personne aînée sur six dans le monde. Au Québec, le Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées (PAM) 2017-2022, à l’instar de celui de 2010, prône la mise en œuvre de collaborations intersectorielles entre les secteurs public, communautaire, juridique et privé. Le Gouvernement du Québec tend à renforcer le continuum de services qui comprend la prévention, le repérage, l’intervention et la coordination ; des rôles assumés par les organisations engagées dans la lutte contre la maltraitance envers les aînés (LMA), y compris les organismes à but non lucratif (OBNL). Bien que les OBNL soient désignés comme essentiels dans la LMA, peu d’écrits scientifiques ont documenté leurs actions, tant celles posées par le personnel que les bénévoles, ainsi que leurs effets sur la clientèle aînée.
PlusLa Grande interaction pour rompre avec l’âgisme (GIRA) est le résultat d’une démarche intergénérationnelle et intersectorielle. Depuis l’automne 2019, le Pr Dany Baillargeon et la Pre Mélanie Levasseur pilote un travail collaboratif impliquant 44 étudiants en communication, 7 professeurs provenant de 4 universités québécoises et 7 aînés. Visant à rompre avec l’âgisme, GIRA propose des moyens pour changer nos perceptions, attitudes et comportements face à l’âgisme en diffusant et en valorisant des recherches scientifiques rigoureuses sur les causes, effets et enjeux de l’âgisme. La Grande interaction pour rompre avec l’âgisme (GIRA) invite donc la population québécoise et canadienne à un dialogue avec les résultats d’une vaste recherche-action en cours qui comprend des forums d’informateurs clés et une recension des écrits scientifiques sur les actions pour contrer l’âgisme. Cette recherche permettra de produire des solutions pour repenser la place des aînés dans la société.
PlusLe 25 mai dernier, le monde entier, bouleversé, par le sort de George Floyd, cet afro-américain mort étouffé lors de son interpellation par la police à Minneapolis, se mobilisait pour lutter contre le racisme anti-noir via le slogan « #BlackLivesMatter ». 4 mois plus tard, alors que la pandémie mondiale de COVID-19 touche toutes les nations, sans distinction, alors que les 65 ans et + ont payé le plus lourd tribut (92% de mortalité en France, 90% en Suède, 89% au Royaume-Uni) et alors que l’on fête les 20 ans des droits des personnes âgées dans la Charte Européenne, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et 42 autres organisations de 29 pays différents lancent le slogan « #OldLivesMatter » pour lutter contre le racisme anti-âge et sensibiliser les citoyens, les médias et les institutions au respect des aînés. L’âgisme est la discrimination la plus répandue, la plus banale et la plus universelle (et elle est la seule discrimination à ne pas être réprimée par la loi). La plupart des gens n’ont pas conscience des stéréotypes qu’ils entretiennent inconsciemment à l’égard des personnes âgées et pourtant elle les détruit à petits feux – une étude a montré que les personnes exposées au comportement négatif du vieillissement vivent en moyenne 7 années de moins les autres. Discrimination insidieuse qui mine nos sociétés : l’exclusion de la plus grande part des adultes âgés de la vie active de la société représente un drame inacceptable et contraire à la dignité prônée.
PlusDes courts métrages pour sensibiliser à la maltraitance des personnes âgées - Dans une société où le vieillissement de la population soulève des questions sociales et éthiques importantes, ce projet de sensibilisation vise à changer le regard et les attitudes de chacun envers l’âge et le vieillissement, afin de prévenir les discriminations et la maltraitance envers les personnes âgées. Le projet «Changeons notre regard sur la vieillesse» a fait partie des 23 projets retenus par le Fonds national suisse pour la recherche en 2018. Il a été conduit par la Haute Ecole de la Santé La Source, en partenariat avec l’Institut d’éthique biomédicale de l’Université de Bâle. Sous la supervision des chercheures de La Source, spécialisées en gérontologie, et des réalisateurs Stéphane Goël (CH) et Mariana Otero (FR), des courts métrages ont été réalisés par des étudiants de l’ECAL (Ecole cantonale d’art de Lausanne) en Bachelor cinéma. Ces documentaires offrent des perspectives originales et sensibles sur le vieillissement, les relations intergénérationnelles et les risques de maltraitance et d’âgisme. Les courts-métrages sont complétés par une brochure de sensibilisation pour le public et un guide pédagogique destiné aux enseignants et animateurs d’établissements médico-sociaux. Depuis 2020, le senior-lab reprend le flambeau pour continuer à faire vivre les films. Il organise, sur demande, des projections publiques ou privées, dans une optique de sensibilisation à l’âgisme.
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