La Grande interaction pour rompre avec l’âgisme (GIRA) est le résultat d’une démarche intergénérationnelle et intersectorielle. Depuis l’automne 2019, le Pr Dany Baillargeon et la Pre Mélanie Levasseur pilote un travail collaboratif impliquant 44 étudiants en communication, 7 professeurs provenant de 4 universités québécoises et 7 aînés. Visant à rompre avec l’âgisme, GIRA propose des moyens pour changer nos perceptions, attitudes et comportements face à l’âgisme en diffusant et en valorisant des recherches scientifiques rigoureuses sur les causes, effets et enjeux de l’âgisme. La Grande interaction pour rompre avec l’âgisme (GIRA) invite donc la population québécoise et canadienne à un dialogue avec les résultats d’une vaste recherche-action en cours qui comprend des forums d’informateurs clés et une recension des écrits scientifiques sur les actions pour contrer l’âgisme. Cette recherche permettra de produire des solutions pour repenser la place des aînés dans la société.
PlusEntre avril et juin 2020, la santé, c’est-à-dire un « état de complet bien-être physique, mental et social » (OMS, 1946), fut rudement éprouvée chez des personnes aînées résidant en Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) au Québec. Leur sécurité et intégrité, qui reposent habituellement sur un accès en temps opportun à des soins de santé et des services sociaux de qualité correspondant à leurs besoins, furent compromises. En CHSLD, la crise socio-sanitaire de la COVID-19 mena à une recrudescence des cas de négligence physique, psychologique et organisationnelle, en plus de s’illustrer par une surreprésentation des décès dus au coronavirus. Pas moins de 69.1% des décès enregistrés entre le mois de mars et le juin 2020 eurent lieu dans ces milieux de vie (Institut national de santé publique du Québec, 2020). Même si le « bien-être physique, mental et social » tel que promu par l’OMS ne rencontre pas de frontière en ce contexte de pandémie et devrait être considéré et s’appliquer à tous milieux de vie collectifs ou privés pour aînés, qui comprend les CHSLD, les résidences privées pour aînées (RPA), les résidences intermédiaires (RI), les résidences de types familiales (RTF) et le domicile dit conventionnel, une part plus importante des travaux de la Chaire dans le cadre de ce projet constitutif s’est concentrée sur les CHSLD du Québec.
PlusLe 25 mai dernier, le monde entier, bouleversé, par le sort de George Floyd, cet afro-américain mort étouffé lors de son interpellation par la police à Minneapolis, se mobilisait pour lutter contre le racisme anti-noir via le slogan « #BlackLivesMatter ». 4 mois plus tard, alors que la pandémie mondiale de COVID-19 touche toutes les nations, sans distinction, alors que les 65 ans et + ont payé le plus lourd tribut (92% de mortalité en France, 90% en Suède, 89% au Royaume-Uni) et alors que l’on fête les 20 ans des droits des personnes âgées dans la Charte Européenne, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et 42 autres organisations de 29 pays différents lancent le slogan « #OldLivesMatter » pour lutter contre le racisme anti-âge et sensibiliser les citoyens, les médias et les institutions au respect des aînés. L’âgisme est la discrimination la plus répandue, la plus banale et la plus universelle (et elle est la seule discrimination à ne pas être réprimée par la loi). La plupart des gens n’ont pas conscience des stéréotypes qu’ils entretiennent inconsciemment à l’égard des personnes âgées et pourtant elle les détruit à petits feux – une étude a montré que les personnes exposées au comportement négatif du vieillissement vivent en moyenne 7 années de moins les autres. Discrimination insidieuse qui mine nos sociétés : l’exclusion de la plus grande part des adultes âgés de la vie active de la société représente un drame inacceptable et contraire à la dignité prônée.
Plus